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Docteurs et doctorants
Thèses soutenues
Eloi Le Mouel. 2002-2006. Thèse soutenue en juin 2006 (convention CIFRE Université Paris Nanterre/RATP). (ED 395)
Titre de la thèse : La culture dans les espaces publics non dédiés. Scénographies d'espaces de transport par l'Unité « Design et Projets Culturels » de la RATP ; les figures de l'usager citoyen et de l'usager client comme horizon. Mention Très honorable avec félicitations du jury.
Résumé : La culture semble investir chaque jour de nouveaux champs et espaces qui lui étaient la veille encore inconnus. Mais, au fur et à mesure qu'elle tisse des liens sans cesse plus étroits et souvent basés sur l'incongruité, l'impertinence et l'émotion avec des espaces publics tels que les rues, les galeries marchandes ou les stations de métro, elle semble parfois se changer en une pâle "animation culturelle"... En basant notre étude sur le cas du métro parisien, nous nous proposons donc de chercher à comprendre en quoi l'investissement d'espaces publics spécifiques par la culture, au profit d'une entreprise de service public, peut modifier les rapports, tant inter-personnels au sein de cet espace, que de sujets à la culture... Dans la tradition du pragmatisme, qui place la question politique au coeur de sa démarche, nous pensons que lorsque l'espace public se fait le lieu où la culture devient le culturel, il y a matière à problématiser.
Situation actuelle: cadre à l'unité Design de la RATP
Cyril Burget. (2002-2006) Thèse soutenue en septembre 2006 (convention CIFRE Université Paris Nanterre/RATP). (ED 139)
Titre de la thèse : La gestion des flux dans l'espace métropolitain : Relations entre les nouveaux médias et l'espace public. Quelles perspectives pour un espace public connecté ? Mention très honorable.
Résumé : Quelles modifications subit l'espace public lorsqu 'il rencontre des nouveaux médias transformés dans leurs structures technique et symbolique à travers l'espace métropolitain ?
Situation actuelle : Artiste-peintre
Geoffroy Martinache. (2006-2008). Thèse soutenue en octobre 2008. (ED 139)
Titre de la thèse : Entre l'envol et l'atterrement. Dynamiques archéologiques de la modernité.
Résumé : A partir du milieu du XIXe siècle, l'Europe a connu un véritable engouement pour l'archéologie. C'est précisément durant cette période à savoir, la fin du XIXe et le début du XXe siècle que Baudelaire a décidé d'instaurer le néologisme de modernité qui ne va cesser depuis d'agiter les consciences imaginaires. Nous proposons dans ce travail d'étudier la convergence philosophique des deux événements. Il n'est pas question ici d'envisager l'aspect scientifique de la discipline archéologique mais de sonder son héritage imaginatif chez les penseurs de la modernité. Ainsi, en nous inscrivant dans le sillage marqué par l'archéologie foucaldienne mais aussi par le projet non terminé d'une archéologie benjaminienne, nous montrerons de quelle manière la fascination qu'a pu exercer l'archéologie sur les hommes de la modernité a permis d'ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine de l'esthétique et surtout de quelle manière ils ont constitué l'archéologie comme outil méthodologique. De quelle manière les penseurs ont-ils accueilli cet engouement pour la Chose archéologique ? De quelle manière cela se traduit-il dans la modernité ?
Situation actuelle : Maître de Conférences à l'Université Catholique de Lille.
Xavier Sense. (2004-2008). Thèse soutenue en novembre 2008. (ED 139)
Titre de la thèse : La pensée de la technique à l'épreuve du processus artistique.
Résumé : Comme en témoigne l'essor fulgurant et la croissance des technologies dans nos sociétés, on assiste depuis quelques années maintenant à un bouleversement dans les rapports du sujet et les modes de représentation. La formalisation et la diffusion d'images produites par des moyens informatiques préludent, par exemple, à l'invasion d'espaces visuels forgés de toutes pièces et sans commune mesure avec les pouvoirs mimétiques du cinéma, de la photographie et de la télévision. questions, dont certaines, cruciales, sont d'ordre historique. S'il y a bien une mutation en cours, quelles sont les formes et les modalités sacrifiées ? De quel type de rupture s'agit-il ? En même temps, quels sont les éléments de continuité qui relient par exemple les images contemporaines à celles de la reproduction mécanique ? Ou encore peut-on dire, et si oui jusqu'où, que le numérique amène « la société du spectacle », chère à Guy Debord, à un stade de développement et de raffinement plus avancé ?
Situation actuelle : Maître de Conférences, Paris V. René Descartes.
Olga Koudriavtseva-Velmans (2008-2012). Thèse soutenue le 30 mars 2012 (ED 138)
Titre de la thèse : Les traditions occidentales et orientales du Moyen-Âge dans l'art contemporain.
Résumé de la thèse : Le langage commun et l'image forment l'identité de l'individu. En prenant cela comme une possibilité pour l'art plutôt qu'une donnée, nous allons vérifier si l'art plastique médiéval et si celui du contemporain visent les mêmes buts et fonctionnent de la même façon, quand ils utilisent au sein de la même œuvre le texte et l'image considérés comme les moyens majeurs d'expression. L'idée d'étudier « la rigidité des traditions indiscutables » dans l'art visuel de l'Orient à l'Occident ne se voit pas dans un contexte des limites géographiques, l'Orient et l'Occident sont vus plutôt comme un concept symbolique élargi jusqu'au contexte universel. L'art contemporain aperçu en tant qu'institution du pouvoir élabore ses propres doctrines nouvelles ou bien des doctrines recyclées, avec l'ambition de construire à l'échelle mondiale un « New Age » de l'expression artistique exclusivement actuelle. Mais ne risque-t-il pas à rentrer plutôt dans une sorte de « Dark Age » sombre et morbide? L'Est et l'Ouest, le médiéval et le contemporain sont vus comme des pôles esthétiques, comme des extrémités de l'Univers et la question se pose : sont-ils analogiques ou antinomiques ? Le Moyen âge n'est pas uniquement une époque historique ou un concept chronologique, c'est aussi une étape transitoire. Les artistes actuels comprennent ce phénomène individuellement et en même temps il y a une certaine unité esthétique à la fois sombre et romantique, pessimiste et optimiste. Leurs œuvres contemporaines nous emmènent dans l'époque des iconostases, des cathédrales, des vitraux, des mosaïques, mais aussi dans l'époque de la canonisation, de la sacralisation, de l'alchimie et d'autres « bizarreries » médiévales. L'Iconostase en Orient et le retable en Occident apparus au Moyen Age sont des créations plastiques d'une importance suprême par leur haute concentration en énergie spirituelle et surtout par leur concentration informative très forte, probablement équivalente à celle des multimédias contemporains. Cette « polyfocalité » des œuvres médiévales attire des artistes contemporains qui cherchent leurs racines esthétiques dans l'art de l'icône, ceux qui se laissent porter par les icônes médiatiques contemporaines et ceux qui créent des œuvres concentrant des énergies spirituelles dans le but de réunir l'Est et l'Ouest.
Situation actuelle : Directrice de galerie d'art contemporain.
Yifan Pan (2008-2013). Thèse soutenue le 9 octobre 2013.
Titre de la thèse : Sur l'écriture : La question de l'innommable chez Maurice Blanchot.
Résumé : Cette thèse analyse la question de la nomination dans l'écriture de Blanchot à travers une lecture philosophique du concept de nomination et l'interprétation que Blanchot fait de l'œuvre de Kafka.
Situation actuelle : Professeur assistante en philosophie, Université Nationale de Taichung, Taiwan.
Anca Alexandru (2009-2013). Thèse en co-tutelle avec l'université de Galati, soutenue le 17 octobre 2013.
Titre de la thèse : La question de la nomination dans l'oeuvre de Maurice Blanchot.
Résumé : Qu’est-ce que lire ? Qu’est-ce qu’écrire ? Ou plus généralement, qu’est-ce que la littérature et comment se ‘fabrique’-t-elle ? Ce sont les questions qui obsèdent Maurice Blanchot et auxquelles il tente de répondre. Ce questionnement incessant le conduit à construire un espace littéraire pour interroger la question de la nomination, concept-clé de son œuvre. Cette thèse se propose de faire la généalogie de la question du processus de nomination dans l’œuvre de Maurice Blanchot et de réfléchir sur l’espace littéraire qu’elle met au jour. Nous insisterons tout particulièrement sur le rapport lecteur-écrivain à travers la différence entre le langage ordinaire et le langage littéraire. Nous comprenons la lecture et l’écriture, non pas comme des actes mécaniques de rédaction et de déchiffrage de mots, mais comme deux processus intellectuels qui rendent possible ce que nous appellerons dans notre travail l’impossible nomination chez Blanchot. En fait, la lecture et l’écriture comme actes littéraires ne servent pas à comprendre, exprimer et influencer le monde, le but déclaré du langage ordinaire ; elles ont plutôt pour mission de réfléchir sur la prose du monde, sorte de but dissimulé du langage littéraire. Blanchot construit ainsi tout son système conceptuel à partir de l’opposition entre le langage ordinaire (la langue comme outil) et le langage littéraire (le corps de la langue et sa fabrication comme acte de création). Et c’est à partir de ce point central que nous articulons notre projet général : comment la matière brute de la langue conduit à fabriquer la littérature, ce qui revient à interroger le lire et l’écrire en littérature finalement.
Situation actuelle : McF à l'université de Galati, Roumanie.
Alain-Christophe Bihan (2008-2013) : Thèse en co-tutelle avec l'université de Montréal avec Terry Cochran, soutenue le 17 décembre 2013.
Titre de la thèse : 'Se' savoir humain ! Entre foi et savoir autour de Paul de Tarse, Sénèque et Clément d'Alexandrie
Résumé : Le phénomène de laïcisation, qui, dans nos sociétés occidentales, cherche à s’affranchir du sacré, a contribué à l’émergence d’une figuration de l’humain au centre de l’univers. Malgré ce progrès, perdurent aujourd’hui, sur le terrain même de la laïcité, des traces du sacré qui induisent des tensions entre foi et savoir. Deux universaux, qui légitimement s’attirent et se repoussent, interrogent plus fondamentalement l’humain, allant jusqu’à remettre en question l’élaboration ontologique dont il a fait l’objet. Un constat qui pose le diagnostic de sa propre fin. En effet, la question de l’anthropos persiste malgré tout à s’articuler à l’intérieur de la tradition de la religion. Si la modernité, notamment amorcée par l’anthropologie kantienne, pose les premières tentatives d’une émancipation du sacré en prônant l’autonomie de la raison, il reste que l’idéal de cet humain, dit laïc, ne renonce pas vraiment au monde de Dieu. Et, pour cause, il se représente toujours sur le terrain de la laïcité en contraste avec l’humain religieux. Cherchant à dépasser les résistances relatives au monde de Dieu, je propose de faire émerger et de se représenter, au travers d’une expérience de la pensée, l’humain laïc par-delà le geste interprétatif imposé par l’institutionnalisation de la religion. Je remonte donc aux premières traces de l’humain qui persistent dans ses testaments, ses métarécits, avant tout humain. Des testaments qu’on pourrait croire oubliés, mais non perdus. Je remonte comme un archéologue de la langue au moment des premières nominations dans l’écriture qui surgissent de la Genèse. À ces Écritures qui, en définitive, viennent aussi rappeler que le syndrome de Babel plonge toujours l’humain dans sa propre dissémination, celle de son nom propre. Surgit la nécessité de se traduire comme une oeuvre, à nouveau, dans sa propre langue, pour survivre. Se traduire, pour « se savoir » humain, plutôt pour « se savoir anthropos ». Pour en comprendre la tâche, j’ai convoqué trois anciens : Paul de Tarse, Sénèque et Clément d’Alexandrie. J’ai scruté et croisé les mises en scène des nominations de l’humain à partir des occurrences du mot « anthropos » et « homo » dans l’écriture en écartant le plus possible le prisme interprétatif imposé par l’institutionnalisation de la religion. Je me suis inspiré d’un dispositif interprétatif stoïcien à partir d’Épictète pour faire surgir, au travers d’une mise en dialogue de ces trois anciens, la traduction d’un humain laïc. Une traduction qui relève d’une anthropologie du bonheur fondée sur la cohérence des disciplines du jugement, du désir et de l’action. Une traduction, certes, mais aussi une expérience d’écriture qui a amené à penser, en dernière instance, qu’au demeurant, avant la lettre, il y a lieu de penser l’émergence d’un anthropos, ni profane, ni sacré, ni religieux, ni laïque, qu’il y a lieu de « se savoir » anthropos.
Situation actuelle : Maître assistant en philosophie et sciences de l'éducation à l'Université des Trois-Rivières.
Titre de l'HDR : Emancipation du corps en scène. Poésie de l'attachement et performance.
Situation actuelle : P.U. à Paris 1.
Wan-Wu Wang : Inscription en thèse, (2009-2015) (ED 138). Soutenance le 27 janvier 2016.
Titre de la thèse : Regards croisés sur l'espace théâtral à travers l'Opéra de Pékin contemporain de Taiwan : Le Roi Lear et Orlando.
Résumé : Cette étude se propose d’examiner les questions que soulève l'opéra de Pékin contemporain de Taiwan à travers deux exemples : Le Roi Lear mis en scène par Wu Hsing-Kuo et Orlando mis en scène par Robert Wilson. Ces deux spectacles en solo sont fondés sur des textes occidentaux traduits en chinois. Pour mettre en scène ces textes traduits, Wu Hsing-Kuo et Robert Wilson ont eu recours aux conventions et au jeu de l’acteur de l’opéra de Pékin, et cela en dépit d’éléments similaires, à savoir les textes scéniques tissés par ces deux metteurs en scène qui, somme toute, diffèrent profondément. Dans le but de trouver une manière appropriée pour analyser les expérimentations de ces deux metteurs en scène, nous avons commençé par creuser les conceptions qui sous-tendent la forme de l’opéra chinois, une forme de théâtre populaire dont le développement est étroitement lié à la vie des Chinois de la Chine ancienne. Ensuite, nous avons analysé les œuvres de ces deux metteurs en scène à travers l'enregistrement vidéo des spectacles ainsi que le travail qui a permis leur mise en scène, par l'intermédiaire, notamment d'entretiens avec Wu Hsing-Kuo lui-même et avec Bernard Faivre D'Arcier, ancien directeur du Festival In d’Avignon qui observe l’évolution du théâtre contemporain de Taiwan depuis plus de 15 ans.
Situation actuelle : Chercheuse contractuelle au Centre Culturel de Taiwan, Paris.
Ching-yu Chen. Inscription en thèse, 2011-2017 (ED 138). Soutenance le 15 décembre 2017.
Titre de la thèse : Le boudhisme zen de Michaux.
Résumé :
Si l’ineffable est tenu pour le paradoxe emblématique dans la secte zen de la religion bouddhique, il semble que le rétrécissement du langage se manifeste dans la mesure de l’interprétation de buddhadhātu (la bouddheité ; nature de bouddha). Il est donc évident que le zen admet à la fois une lacune de langage et une sorte de mouvement permanent de phénomène entraînant ainsi, selon le terme sanskrit du bouddhisme, un sentiment de śūnyatā (la vacuité). Cette absence de la substance permanente ou ce désir d’échapper à la réalité physique nous permettrait de l’associer naturellement non seulement à l’ineffable vide chez Henri Michaux (1899-1984), mais également à ses créations issues de l’inconscient pour reconstituer un espace sacré dans son dedans.
À partir de ce constat, notre recherche tente, en se focalisant sur cette dialectique entre macrocosme et microcosme, d’aborder un esprit oriental qui pourrait remonter à sa source religieuse, et s’approcher plus tard de tous les domaines esthétiques. En effet, les empreintes de la mystique orientale (hindouisme, taoïsme, bouddhisme, etc.) dans l’univers spirituel de Michaux apportent déjà un autre regard vis-à-vis de ses procédés ésotériques et nous dévoileraient même quelque chose à la fois de l’ordre de l’ineffable et de l’invisible.
Situation actuelle : jeune chercheur, universités de Taipei.À partir de ce constat, notre recherche tente, en se focalisant sur cette dialectique entre macrocosme et microcosme, d’aborder un esprit oriental qui pourrait remonter à sa source religieuse, et s’approcher plus tard de tous les domaines esthétiques. En effet, les empreintes de la mystique orientale (hindouisme, taoïsme, bouddhisme, etc.) dans l’univers spirituel de Michaux apportent déjà un autre regard vis-à-vis de ses procédés ésotériques et nous dévoileraient même quelque chose à la fois de l’ordre de l’ineffable et de l’invisible.
I-Ning Yang. Inscription en thèse 2012-2017 (ED 138). Soutenance le 18 décembre 2017.
Titre de la thèse : La question de la nomination : regards croisés entre Maurice Merleau-Ponty et Maurice Blanchot. Croisements autour de Lao-Tseu.
Résumé : L’intention de ce travail est de réfléchir sur les ponts possibles entre Maurice Merleau-Ponty, Maurice Blanchot et Lao Tseu concernant des rapports complexes que la nature entretient avec le langage, notamment sur la question des fondements de l’acte de nomination. Il ne s’agit pas de construire une étude comparatiste entre la philosophie occidentale et la philosophie extrême-orientale, mais de travailler les concepts de nature et de langage pour les confronter et voir comment des auteurs comme Merleau-Ponty, Blanchot et Lao Tseu font bouger les lignes quand on les fait interagir sur des notions identiques avec des contextes et des cultures complètement étrangères : Merleau-Ponty étranger à « l’informulé dans le connu du mot », Blanchot étranger à la Prose du monde comme fondation de la vérité, et Lao Tseu étranger par nature à l’un et à l’autre tout en étant familier de cette même communauté de pensée.
Situation actuelle : professeure de français et de philosophie, Taipei, Taiwan.Résumé : L’intention de ce travail est de réfléchir sur les ponts possibles entre Maurice Merleau-Ponty, Maurice Blanchot et Lao Tseu concernant des rapports complexes que la nature entretient avec le langage, notamment sur la question des fondements de l’acte de nomination. Il ne s’agit pas de construire une étude comparatiste entre la philosophie occidentale et la philosophie extrême-orientale, mais de travailler les concepts de nature et de langage pour les confronter et voir comment des auteurs comme Merleau-Ponty, Blanchot et Lao Tseu font bouger les lignes quand on les fait interagir sur des notions identiques avec des contextes et des cultures complètement étrangères : Merleau-Ponty étranger à « l’informulé dans le connu du mot », Blanchot étranger à la Prose du monde comme fondation de la vérité, et Lao Tseu étranger par nature à l’un et à l’autre tout en étant familier de cette même communauté de pensée.
Andrea Lehner : Inscription en thèse en 2012 (ED 138). Soutenance le 27 juin 2018.
Titre de la thèse : "Pousser au milieu des choses. Sur l'actualité des philosophies de la nature face aux défis écologiques".
Résumé : Cette thèse a pour ambition de comprendre la dimension métaphysique de la crise écologique contemporaine. Pour ce faire, nous analysons d’abord ce que nous considérons comme les deux fondements métaphysiques de cette crise : d’une part l’éloignement progressif de la subjectivité vis à vis de la nature et d’autre part l’incapacité, après la révolution transcendantale kantienne, à penser la nature indépendamment de son rapport au sujet qui la pense. Nous signalons ce tournant transcendantal, où la nature est devenue une nature pour l’homme plutôt qu’une nature d’avant l’homme, comme le moment décisif de la séparation entre sujet et nature. Puis, nous examinons, à partir de la Naturphilosophie de Schelling et de l’ontologie de la nature du dernier Merleau-Ponty, les tentatives des philosophies de la nature de repenser le rapport entre sujet et nature, afin de sortir des impasses où la philosophie transcendantale avait mené. Enfin, nous esquissons, à partir des travaux de Whitehead et Deleuze, une pensée non anthropocentrique et non-dualiste de la nature, où c’est la nature qui vient à la pensée plutôt que d’être subsumée sous les catégories a priori d’un sujet qui la déterminerait. Nous défendons l’idée qu’une telle pensée de la nature, en proposant un constructivisme respectueux qui « pousse au milieu des choses » (Deleuze), est susceptible d’être à la hauteur des défis écologiques actuels et du nécessaire tournant écologique de la pensée qui s’impose.
Situation actuelle : Assistant professor, Université de Los Andes, Bogota, Colombie.Mu-Ching Huang : Inscription en thèse en 2012. Soutenance le 13 décembre 2018. Titre de la thèse « La couleur du vide : analyse de l'esthétique Zen du cinéma d’Ozu".
Résumé : Dans les recherches du film d’Ozu, il existe deux approches de recherche : culturelle et cinématographique. La première estime que le style auto-restreint d’Ozu reflète l’esthétique japonaise traditionnelle, tandis que la seconde désapprouve cette affirmation en soulignant que si nous évaluons son cinéma avec les descriptions sur les manques chez Ozu, nous ignorerons les éléments riches et touchants de ses œuvres.
En réponse au conflit entre les deux approches, nous proposons de retourner plus profondément aux idées essentielles du bouddhisme Zen qui affectent la culture et l’esthétique traditionnelles japonaises, pour obtenir un nouveau regard sur la richesse et la profondeur du cinéma d’Ozu. Nous constaterons que c’est juste le contraste et l’interpénétration entre la présence et l’absence, entre le plein et le vide qui font naître dans le cinéma d’Ozu une tension qui nous touche. La présence et le plein nous incitent à nous identifier aux personnages, tandis que l’absence et le vide nous permettent de maintenir une distance de contemplation silencieuse et un espace de compréhension intuitive. Ce style du « ni s’attacher ni quitter » vient de la pensée du bouddhisme « La couleur même est la vacuité. » « Couleur » signifie « phénomène », le bouddhisme croit que dans l’univers de vacuité, tout phénomène est temporaire, à savoir impermanent.
Dans notre recherche, nous analyserons comment Ozu nous permet d’apercevoir et de comprendre la réalité de l’impermanence de l’univers et de la vie, à travers l’arrangement d’éléments du vide et du plein, et nous inspire à chérir la compagnie des émotions humaines dans la vie impermanente. Et son cinéma est pour ainsi dire la manifestation de la couleur de la vacuité.
Situation actuelle : chargé d'enseignement de cinéma dans plusieurs universités de Taiwan.Résumé : Dans les recherches du film d’Ozu, il existe deux approches de recherche : culturelle et cinématographique. La première estime que le style auto-restreint d’Ozu reflète l’esthétique japonaise traditionnelle, tandis que la seconde désapprouve cette affirmation en soulignant que si nous évaluons son cinéma avec les descriptions sur les manques chez Ozu, nous ignorerons les éléments riches et touchants de ses œuvres.
En réponse au conflit entre les deux approches, nous proposons de retourner plus profondément aux idées essentielles du bouddhisme Zen qui affectent la culture et l’esthétique traditionnelles japonaises, pour obtenir un nouveau regard sur la richesse et la profondeur du cinéma d’Ozu. Nous constaterons que c’est juste le contraste et l’interpénétration entre la présence et l’absence, entre le plein et le vide qui font naître dans le cinéma d’Ozu une tension qui nous touche. La présence et le plein nous incitent à nous identifier aux personnages, tandis que l’absence et le vide nous permettent de maintenir une distance de contemplation silencieuse et un espace de compréhension intuitive. Ce style du « ni s’attacher ni quitter » vient de la pensée du bouddhisme « La couleur même est la vacuité. » « Couleur » signifie « phénomène », le bouddhisme croit que dans l’univers de vacuité, tout phénomène est temporaire, à savoir impermanent.
Dans notre recherche, nous analyserons comment Ozu nous permet d’apercevoir et de comprendre la réalité de l’impermanence de l’univers et de la vie, à travers l’arrangement d’éléments du vide et du plein, et nous inspire à chérir la compagnie des émotions humaines dans la vie impermanente. Et son cinéma est pour ainsi dire la manifestation de la couleur de la vacuité.
Fanny Tsang. Inscription en thèse en 2014. Thèse soutenue le 8 octobre 2020.
Sujet de thèse : Formes et enjeux de la participation en art : le cas des Monuments et du Musée précaire Albinet de Thomas Hirschhorn.
Résumé de la thèse : Cette thèse interroge la participation en art à travers l’analyse des Monuments et du Musée précaire Albinet réalisés entre 1999 et 2013, en Europe et aux États-Unis, par l’artiste contemporain Thomas Hirschhorn. Ces œuvres à la croisée de l’artistique, de l’éducatif et du social, rendant hommage à des philosophes et artistes majeurs du XXe siècle, ont pour point commun d’avoir été édifiées avec les habitants des « cités » dans lesquelles elles se sont déroulées. Elles reposent moins sur la contemplation que sur l’expérimentation d’une situation particulière : il s’agit ici de la mise en relation d’individus de classes sociales, d’âge ou d’origines différentes. Ces œuvres se donnent pour ambition d’être des lieux de transmission de savoirs et de transformations substantielles de l’écologie du tissu urbain des « cités ».
Se pose ainsi la question de l’articulation entre les modalités de la participation et sa puissance de transformation.
Afin de répondre à cette question, nous avons mis en place deux niveaux d’analyse. D’une part, nous avons ancré la recherche dans le champ de l’esthétique en nous concentrant sur les modalités de production et de réception des œuvres. D’autre part, nous avons réalisé des entretiens auprès des participants et des spectateurs des œuvres afin de caractériser les processus de participation de manière concrète.
La participation est le plus souvent associée à des processus de personnalisation, d’adaptation ou encore d’expression du public qu’elle vise, et a pour corollaire l’effacement de la figure de l’artiste. Cette thèse démontre a contrario que c’est de la confrontation à l’altérité que des processus de subjectivation et un agir collectif peuvent éclore. Le maintien d’une figure forte de l’artiste semble alors nécessaire, de manière paradoxale, pour que des processus participatifs, entendus au sens d’une puissance de transformation, puissent avoir lieu.
Mots clés : Thomas Hirschhorn, participation en art, subjectivation, espace public, communauté.
Situation actuelle : Enseignante-cherchesue, Ecole Nationale des Arts Appliqués. Paris.Se pose ainsi la question de l’articulation entre les modalités de la participation et sa puissance de transformation.
Afin de répondre à cette question, nous avons mis en place deux niveaux d’analyse. D’une part, nous avons ancré la recherche dans le champ de l’esthétique en nous concentrant sur les modalités de production et de réception des œuvres. D’autre part, nous avons réalisé des entretiens auprès des participants et des spectateurs des œuvres afin de caractériser les processus de participation de manière concrète.
La participation est le plus souvent associée à des processus de personnalisation, d’adaptation ou encore d’expression du public qu’elle vise, et a pour corollaire l’effacement de la figure de l’artiste. Cette thèse démontre a contrario que c’est de la confrontation à l’altérité que des processus de subjectivation et un agir collectif peuvent éclore. Le maintien d’une figure forte de l’artiste semble alors nécessaire, de manière paradoxale, pour que des processus participatifs, entendus au sens d’une puissance de transformation, puissent avoir lieu.
Mots clés : Thomas Hirschhorn, participation en art, subjectivation, espace public, communauté.
Charles Norton : Inscription en thèse en 2015. Thèse soutenue le 18 décembre 2020.
Titre de la thèse : Éducation et engagement dans le hip hop global
Résumé de la thèse : According to its practitioners, hip hop is a holistic culture that encompasses numerous artistic elements and even knowledge and teaching. Rap, one of element of hip-hop culture, became the most profitable and popular musical genre in the United States in 2017. Despite its global origins, diverse manifestations, and myriad social engagements, commercial rap is often metonymic with hip-hop culture as a whole, despite its espousal of problematic messages, reinforcement of racist stereotypes, and enrichment of exploitative corporations.
Using multi-sited ethnography and bibliographic research conducted between 2010 and 2019, this dissertation documents, analyzes, and amplifies selected initiatives in education and social engagement in hip-hop culture in a global context. These ethnographies describe: how engaged hip hop artists use breakdance and Hip-Hop Based Education to critique political corruption and empower handicapped youth in Malta; the history of political graffiti in Haiti, and how artists use it to resist the predatory neoliberal interventions that continue to dominate reconstruction following the earthquake of 2010; and confront and resist the legacy of Settler Colonialism in the United States, and how Indigenous artists are using hip hop to combat cultural appropriation, structural racism, and white supremacist border politics in the US state of Arizona. Finally, a critical reflection chapter uses Freire’s concept of engaged pedagogy to make connections among the preceding ethnographies, discuss related projects beyond the geographic boundaries of the three main ethnographic chapters, interrogate the researcher’s positionality and experiences, and investigate the interplay of commercialization and engagement to propose a new aesthetic theory for hip-hop culture. This research demonstrates that hip hop is indeed much more than a business, an art, or even a culture. It is a transformative and intersectional framework for human rights and empowerment that transcends not only languages and cultures, but also the physical spaces of its participants.
Key words: Hip-Hop Based Education, engaged arts, ethnography, participant observation, aesthetics.
Situation actuelle : Assistant professor, Morehouse U., USA.Résumé de la thèse : According to its practitioners, hip hop is a holistic culture that encompasses numerous artistic elements and even knowledge and teaching. Rap, one of element of hip-hop culture, became the most profitable and popular musical genre in the United States in 2017. Despite its global origins, diverse manifestations, and myriad social engagements, commercial rap is often metonymic with hip-hop culture as a whole, despite its espousal of problematic messages, reinforcement of racist stereotypes, and enrichment of exploitative corporations.
Using multi-sited ethnography and bibliographic research conducted between 2010 and 2019, this dissertation documents, analyzes, and amplifies selected initiatives in education and social engagement in hip-hop culture in a global context. These ethnographies describe: how engaged hip hop artists use breakdance and Hip-Hop Based Education to critique political corruption and empower handicapped youth in Malta; the history of political graffiti in Haiti, and how artists use it to resist the predatory neoliberal interventions that continue to dominate reconstruction following the earthquake of 2010; and confront and resist the legacy of Settler Colonialism in the United States, and how Indigenous artists are using hip hop to combat cultural appropriation, structural racism, and white supremacist border politics in the US state of Arizona. Finally, a critical reflection chapter uses Freire’s concept of engaged pedagogy to make connections among the preceding ethnographies, discuss related projects beyond the geographic boundaries of the three main ethnographic chapters, interrogate the researcher’s positionality and experiences, and investigate the interplay of commercialization and engagement to propose a new aesthetic theory for hip-hop culture. This research demonstrates that hip hop is indeed much more than a business, an art, or even a culture. It is a transformative and intersectional framework for human rights and empowerment that transcends not only languages and cultures, but also the physical spaces of its participants.
Key words: Hip-Hop Based Education, engaged arts, ethnography, participant observation, aesthetics.
Tianshu ZHAO 赵天舒. Inscription en thèse, novembre 2017 (100%, ED 138). Thèse soutenue le 22 juin 2022.
Titre de la thèse : Le possible de l'impossible : la question de l'expérience-limite chez George Bataille.
Résumé de la thèse : En général, la pensée de Georges Bataille se présente comme une poursuite de l’impossible, et se résume en la notion d’expérience-limite. Il s’agit d’un mouvement de contestation qui ne s’arrête devant aucune vérité et cherche à aller au-delà des limites du possible. Mais puisque l’impossible ne saurait jamais être atteint, cette expérience devient, en ce sens, une interrogation sur le possible de l’impossible. En d’autres termes, elle devient un mouvement qui s’affirme en affirmant les limites de notre pensée et de notre être, et représente ainsi pour nous comme un nouveau mode de pensée et d’être. Le passage de l’impossible au possible de l’impossible, de la contestation à l’affirmation, voilà ce que nous essayons de montrer dans cette étude consacrée à la notion d’expérience-limite. Pour ce faire, nous tentons d’abord de reconstituer la généalogie de cette notion, afin de comprendre la tradition philosophique de la discontinuité dans laquelle elle s’inscrit. Il s’agit ensuite de la situer dans l’histoire de la philosophie occidentale, pour voir comment elle se distingue dans tous les aspects de l’expérience au sens conventionnel et constitue une expérience de la non-expérience. Puis, nous entendons l’examiner sur le plan du savoir et celui de l’existence, dans le but de préciser ses caractères révolutionnaires. Enfin nous voulons, en la considérant comme écriture, analyser son sens pour la littérature et l’art, domaines où se manifeste pleinement sa valeur.
Situation actuelle : post-doc à l'Université de Tsinghua, Pékin.
Gabriele Čepulytė : inscription en thèse octobre 2018 (100% ED 138). Thèse soutenue le 19 juin 2024.
Titre de la thèse : Variation sur le livres: virtualités et modulations du lire et de l’écrire à l’écran.
Résumé de la thèse : Comment atteindre le livre simultané? Cette visée, portée en ces termes par les avant-gardes du début du XXe siècle, a résulté en un échec. Les jeux des rapports entre texte et image, entre lisible et visible, n’ont jamais réussi à aboutir à une simultanéité effective, dépendante de la limite de nos capacités perceptives.
Le livre de l’instant, devant être perçu instantanément, se trouve constamment confronté à l’inscription de la lecture dans la durée et à la présence spatiale de l’écriture. Mais que veut dire penser un livre simultané, au-delà de l’instantanéité de sa perception sensible? Comment envisager cette volonté de dépassement des limites perceptives? Le livre simultané ne peut être lu que par Dieu et par son point de vue omniscient, ancré en dehors du temps et de l’espace. La perception instantanée relève dès lors d’une volonté d’atteindre un tout qui se trouve constamment fragmenté par l’expérience, représentative de l’incapacité humaine à confronter l’infini. « Le monde est fait pour aboutir à un beau livre »: la sentence de Mallarmé représente alors ce projet, de restituer la simultanéité du rapport au monde dans l’espace objectivé qu’est le livre. L’’instantanéité de la lecture et de l’écriture est une aporie. Elle nous mène ainsi à reconsidérer la portée de la notion de simultanéité, en la déplaçant de l’instant conçu comme perception de la coexistence d’objets différenciés dans un même temps, propre au point de vue divin, à celle d’une variation coordonnant différentes modalités d’existence, soit une coexistence de fragmentations possibles. La simultanéité devient alors vecteur d’éclatement d’un livre ne pouvant plus être considéré ni comme objet fini, ni défini.
Situation actuelle : enseignante à l'Ecole Duperré, Paris.
Mis à jour le 24 juin 2024